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Camille Colbus : " notre mission est de donner à chacun le pouvoir de lutter contre le gaspillage "

Too Good To Go a révolutionné la lutte contre le gaspillage alimentaire 

Camille Colbus


10 millions de tonnes de nourriture sont jetées chaque année en France. 


C'est de ce constat et de la volonté de permettre à chacun.e de s'engager contre le gaspillage alimentaire qu'est née Too Good To Go en 2016. 


Grâce à l'application, les commerçants peuvent vendre leurs invendus sous forme de paniers surprise que les particuliers viennent récupérer à la fin de la journée. 


Une solution gagnante pour tous qui donne la possibilité à chacun de faire facilement un geste pour la planète pour un repas à 3 ou 4 euros.


Plus qu'une application, Too Good To Go est devenue un vrai mouvement de lutte anti-gaspillage !


Un parcours inspirant que nous raconte Camille Colbus dans cette interview.

1) Bonjour Camille, peux-tu te présenter ?

Je m’appelle Camille, j’ai 29 ans et je suis en charge de l’expansion de Too Good To Go.

Après avoir obtenu mes Masters en conseil en entreprise à la Sorbonne et en économie et gestion produits culturels, j’ai commencé à regarder ce qu’il se passait dans le monde de la culture et de l’ESS. C’est lors d’un événement en 2016 que j’ai rencontré Lucie Basch, la fondatrice de Too Good To Go. 

A cette époque, l’application n’avait pas encore été lancée. J’ai intégré le projet à ses tout débuts en faisant du bénévolat pendant 3 mois. Je savais que je n’avais pas envie de bosser dans un grand groupe ou une grosse boîte. J’avais envie de donner un sens à mon travail et dans ce que je faisais au jour le jour.

De chargée du business développement, je suis rapidement devenue Account Manager où je m’occupais des grands comptes, puis directrice commerciale et directrice adjointe en 2019.

A ce titre, j’ai aidé Lucie sur la gestion d’équipes et le recrutement en montant un pôle People & Culture, qui correspond au pôle RH des grandes boîtes. 

Nous avons aujourd’hui une équipe de 83 personnes disséminées en France et 700 au total dans 14 pays européens ! Depuis la fin de l’année dernière, j’ai rejoint l’équipe expansion pour étendre Too Good To Go à l’international avec notamment l’ambition de se lancer aux USA.

2) C’est une sacrée ascension et en très peu de temps ! Pourquoi ce choix des USA ?

Depuis 2016, nous avons eu l’objectif de tester le modèle de Too Good To Go dans différents pays. On s’est vite rendu compte qu’il fonctionnait très bien et qu’on était capable de se lancer à l’étranger assez rapidement. 

 On a eu envie de s’installer aux USA car le gaspillage alimentaire y est très problématique : 40% du gaspillage alimentaire provient de la restauration contre 14% en France. Il y a donc urgence à agir. 

3) Too good to go permet aux commerçants de vendre leurs invendus de la journée sous forme de paniers que les particuliers viennent récupérer. Est ce qu’il a été compliqué de les convaincre de jouer le jeu à vos débuts?

En effet, ça n’a pas été facile car nous n’étions pas connus. Il y avait toujours un peu de réticence. Mais le fait que l’appli soit gratuite pour le commerçant a beaucoup aidé. On leur proposait de tester, sachant qu’ils n’avaient rien à perdre.

On a fait beaucoup de démarchage, contacté des grands comptes pour demander des RDV. On y est allés au culot et ça a payé ! On a eu la chance d’avoir de grandes chaines comme Eric Kayser qui ont cru en nous et qui nous ont suivi rapidement. 

A partir du moment où on a eu des noms connus sur l’appli, il a été beaucoup plus facile de convaincre les commerçants. Parallèlement on a conclu des partenariats avec quelques mairies, notamment à Paris.

4) Est-ce qu’il a été plus facile de convaincre les particuliers ?

Pas forcément. C’est toujours le challenge avec les marketplace où tu dois développer en parallèle ta base de commerçants et d’utilisateurs, et c’est un travail qu’on a fait.

Nous avons eu une grande de couverture presse qui nous a aidé à nous faire connaître et à sensibiliser les consommateurs. C’est un sujet universel qui touche beaucoup la société et qui a favorisé le bouche à oreille.
Issu du site www.toogoodtogo.fr

5) Vous avez réussi à rassembler une très forte communauté engagée à vos côtés. Comment avez-vous fait pour la construire et la faire grandir ? 

La communauté a toujours été un point très important nous. Nous avons eu dès le début l’ambition de sensibiliser, d’éduquer sur le sujet et d’aller beaucoup loin que juste avoir des utilisateurs.

Je me rappelle qu’au début de Too Good To Go, on rencontrait nos premiers utilisateurs. D’ailleurs je connais encore le tout premier ambassadeur ! C’est comme ça que la communauté a commencé à grandir. Elle a joué un rôle essentiel car c’est elle qui nous a permis de nous faire connaître et de faire en sorte que l’appli fonctionne.

Aujourd’hui, on a plus de 6 millions de personnes qui ont téléchargé l’application en France. Mais Too Good To Go n’est plus seulement une appli, c’est devenu un mouvement de lutte contre le gaspillage alimentaire. Beaucoup de nos utilisateurs se rassemblent sur des groupes Facebook pour partager leurs dernières découvertes en termes de gaspillage ou non gaspillage alimentaire.

On fait beaucoup de campagnes de sensibilisation autour de la problématique du gaspillage alimentaire et la presse nous suit pas mal sur ces sujets là.

6) A qui d’autre sont destinées vos campagnes de sensibilisation ?

Elles sont destinées à la population mais aussi aux acteurs de la food. 

On a notamment créé un pacte sur les dates de péremption avec l’ambition de les harmoniser. Aujourd’hui, ce pacte a été signé par 30 acteurs de l’industrie agro alimentaire, comme Danone ou Monoprix.

Au niveau politique, nous avons été consultés sur la loi portant sur l’économie circulaire. Nous avons également travaillé sur une charte anti-gaspillage lors des dernières municipales. D’ailleurs certains candidats, dont Anne Hidalgo à Paris, ont intégré la charte dans leur programme.

7) Quelles sont vos ambitions sur le long terme ?

Notre ambition est de créer un mouvement global de lutte contre le gaspillage alimentaire à l’échelle de toute la planète. 

On a commencé à faire ce travail avec les politiques mais l’idée est d’aller encore plus loin et de travailler sur l’éducation dans les écoles. 

D’ailleurs on a travaillé avec la FAO sur un programme destiné à éduquer les enfants au gaspillage alimentaire. Le but est de remettre des livrets aux instituteurs expliquant ce qu’est le gaspillage et son impact sur la planète.

8) Comment peut-on vous aider à avoir plus d’impact ?

Tout d’abord en utilisant l’application pour rejoindre le mouvement, puis en relayant toutes nos campagnes de sensibilisation. Plus les gens vont en entendre parler, plus on aura un impact fort !

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